OPK, accronyme aux allures de fondation de superhéros servant plus banalement à définir ce qui est en passe de devenir la star des syndromes ennuyeux pour les femmes. Autrement dit, le syndrome des ovaires polykystiques. Pour vous résumer la définition, c'est un dysfonctionnement de l'ovulation qui se transforme en tout petit kyste et vous prive de toute ambition de procréer tout en vous faisant prendre du poids.
Je suppose que toutes celles qui en arriveront à cette page sont celles qui - comme moi - se sont vues affublées du jour au lendemain de ces trois lettres sur leur dossier médical sans vraiment avoir été informées de ce qui les attend. Et pour celles qui en doute encore, vous aurez vite fait le bilan de votre capacité à prendre la carte du club d'ici quelques minutes. Non contents de vous accueillir dans le monde de l'incertitude permanente quant à la date exacte du débarquement des anglais, les OPK ont vite fait de vous transformer en abominable caricature de sorcière (personnellement, je pense toujours à Madame Mim dans Merlin l'enchanteur, qui passe d'un coup de la charmante jeune fille à la femme-truie). Si vous laissez venir le moindre relachement, les OPK vont se courroucer et faire apparaitre :
- 10 à 35 kilos de plus en guise de culotte de cheval et de bouée de sauvetage, et malgré la capacité accrue de flottaison, vous pourrez dire adieu à vos bikinis,
- des boutons de collégienne parsemés sur une mauvaise mine,
- une pilosité faciale à la limite de celle d'un bûcheron,
- une peau de crocodile, si sèche que le soleil aura du mal à lui donner un joli teint,
- l'impression que la fameuse mouche tsétsé a élu domicile sur vous car vous ne parvenez jamais à vous reposer complètement et vous sentez toujours prête pour une sieste,
- un pic incontrolable d'envie de sucre, surtout le soir devant un navet télévisuel ou bien dès que vous vous ennuyez,
- des sauts d'humeur particulièrement pénible pour votre entourage, surtout pour votre chéri qui en fait régulièrement les frais...
- des règles qui n'arrivent jamais ou au contraire, qui se s'arrêtent plus...
Si vous vous reconnaissez là, ne désespérez pas. Certes, la médecine ayant rapidement compris que les OPK étant gênants mais pas immédiatement mortels, elle a rapidement fait l'impasse sur la recherche de solutions durables et encore plus sur la recherche des causes. Hérédité, environnement, pilule contraceptive... on reste bien vague sur les causes et leurs conséquences.
Pour ma part, j'ai fait la curieuse expérience d'un gynécologue qui me soutenait mordicus que "non, la pilule ne peut pas faire grossir", alors que chaque changement de marque m'alourdissait de cinq kilos supplémentaires dès la première semaine... Après 4 changements de prescription et une garde-robe renouvelée dans l'urgence, j'avais décidé d'enlever le panneau "pigeon" de mon front et de changer de spécialiste. Enfin, après une simple échographie (comme quoi il en faut peu) on mettait un nom sur le coupable de ma transformation en hippopotame : SOPK.
De là, je m'imaginais - naïve - qu'un petit traitement hormonal allait remettre de l'ordre et que je pourrai à nouveau me ressembler. Raté. "On ne procède au traitement uniquement en cas de volonté de grossesse, d'ici là, essayez de ne pas stresser et de réenclencher la perte de poids".
Ok, mais qu'en est-il si on a pas prévu et pas encore envie de passer de deux à trois personnes à la maison? Ne pas stresser... Plus facile à dire qu'à faire quand la promesse de retrouver la ligne ne s'adresse qu'à celles qui sont sur le point de faire grossir la courbe démographique. Et surtout : comment ça "réenclencher la perte de poids" ???
Car oui, vicieux jusqu'au bout, les OPK vous font prendre du poids mais leur chimie maléfique bloquent l'effet inverse. Vous voilà baudruche déprimée qui continue de regarder les chiffres grimper sur sa balance, impuissante.
Et bien non. Il semblerait au contraire que tout ne soit pas perdu.
D'une part car le traitement hormonal (androcure) est loin d'être sans risque : prise de poids supplémentaire, perte des cheveux voire même cancer. D'autre part parce qu'il ne faut pas vous en tenir au peu d'informations qu'on trouve dans notre jolie France.
En anglais, le SOPK se traduit PCOS. Après deux bonnes soirées de recherches, je suis tombée sur un article libérateur : le lien entre les OPK et l'insulinorésistance. La clé vers la solution venait de la nutritionniste australienne Hillary Wright, auteur du livre "The PCOS Diet Plan"
Elle décrivait fort bien tous ces symptômes et leur contradiction et démontrait que sur le fond, les femmes souffrant d'OPK peuvent réguler leur poids en mangeant tout simplement comme quelqu'un souffrant d'un diabète de type 2 (pour celles qui n'en souffrent pas encore à cause de la prise de kilos).
Je me suis dit "pourquoi pas". Quand on a l'impression d'avoir déjà tout essayé, des régimes privatifs aux moins caloriques, manger sainement ne parait pas relever de l'insurmontable...
Demain je vous expliquerai la suite...
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